Les 12 dernières années ont vu l’évolution du métier de community manager et un rôle qui est arrivé à maturité. Cependant on véhicule toujours de fausses idées autour du métier, notamment 10 qu’il faut à présent bannir de son langage.
Si le community manager a toujours du mal à percer auprès de certaines structures, les entreprises comprennent globalement son rôle et son net intérêt pour acquérir de la visibilité au travers des réseaux sociaux. De plus en plus d’entreprises embauchent des CM, mais en parallèle de nombreux centres de formation se sont mis aussi à proposer ce cursus. Un point qui peut expliquer une saturation du community management en partie, bien que des offres d’emplois continuent d’être relayées.
Voyons à présent comment redresser ce rôle de community manager en condamnant ces 10 idées reçues.
10 idées reçues sur le métier de community manager
Si certaines de ces idées paraissaient être une réalité dans les débuts du community management, elles n’ont plus leur place aujourd’hui quand on dresse les contours du métier.
Certains principes demeurent, et nombre d’entreprises rédigent des annonces d’offres d’emplois en se basant dessus. Un mauvais point qui démontre hélas le manque de connaissance du métier de CM pour certaines d’entre elles.
Fort heureusement ce n’est pas une majorité, bien qu’au fil des années on tend vers le profil touche-à-tout du web, à la vue des missions du community manager qui évoluent sans cesse.
1. Le community manager passe son temps sur les réseaux sociaux
Voilà sans doute la première étiquette que l’on a collé sur le dos du community manager ; il passe son temps sur les réseaux sociaux, pour ne pas dire qu’il y joue et que ça ne représente pas réellement un travail. On disait cela particulièrement pour Facebook et Twitter avant que les autres réseaux émergent dans la sphère social media.
Qu’on se rassure, le métier de community manager est un vrai métier qui demande de multiples compétences à ce jour, donc non, il ne joue pas ! Les missions du CM sont en plus très variées en fonction des entreprises dans lesquelles il évoluera.
2. Pour devenir community manager, inutile de faire des études !
Devenir community manager par un auto-apprentissage reste ou restera une possibilité en 2023, car avec des prédispositions en marketing numérique et une forte appétence pour le web et les réseaux sociaux, ça demeure encore possible. Là où ça bloquera, ce seront les entreprises qui connaissent à présent le métier et qui demanderont des références.
Il est très fortement recommandé de passer par une formation CM ou d’avoir un cursus marketing +5, car l’apprentissage en autodidacte sera beaucoup plus difficile aujourd’hui à faire valoir.
Donc oui il faut faire des études pour prétendre à endosser le rôle de community manager, qui plus est au sein de grosses structures.
Les entreprises ne connaissaient pas encore bien le métier il y 4/5 ans, et il y avait peu de cursus CM reconnus à ce moment-là. Aujourd’hui il est très facile de trouver un cursus community manager, car il y a des dizaines de centres qui en proposent. Préférez plutôt une formation CM qui propose un stage long en entreprise, ça vous permettra de vous familiariser immédiatement sur le terrain.
3. Maitriser les réseaux sociaux suffit à devenir community manager
Pour ceux qui pensent encore que le community manager ne joue travaille que sur les réseaux sociaux, eh bien c’est raté. Entre la stratégie à déployer, les veilles sur les réseaux sociaux à mette en place, le contenu à produire, le reporting à faire, les KPI à suivre, l’e-reputation à gérer, les jeux-concours à créer etc. il y a de quoi s’occuper.
Certes ce n’est pas le même travail pour tous les community managers, selon les structures au sein desquelles ils évoluent. Certains ne toucheront même pas à la stratégie ni à la création de contenu, car ça reste entre les mains du service communication et/ou marketing dans de nombreuses entreprises.
Il y a donc beaucoup de choses à maitriser, à commencer par les réseaux sociaux, mais aussi à tous les outils du CM pour couvrir l’ensemble de ses missions.
4. Un community manager doit absolument maitriser l’anglais
J’au eu l’occasion de rencontrer des centaines de community managers depuis des années, que ce soit au travers des formations que je dispense ou encore lors d’évènements et d’échanges en ligne. Beaucoup pensent qu’il faut absolument parler anglais couramment, hors c’est entièrement faux !
Il est fort probable que des annonces d’emplois sollicitent la maitrise de l’anglais mais ce n’est pas la majorité de ces offres qui le soulèveront. De plus il s’agit souvent d’une pale copie d’une autre annonce sans même savoir ce qu’elle contient. Si l’anglais est certes un plus dans certains cas, je ne constate pas beaucoup de profils qui usent de l’anglais dans leur travail.
Au sein des grands groupes qui comptent des filiales implantées à l’étranger, il y a de fortes chances pour que l’on vous demande de parler anglais. Cependant parler anglais ne fera pas de vous un excellent CM pour autant !
5. Un community manager doit maitriser le montage photo et vidéo
Maitriser est ici encore un bien grand mot ! Les photographes professionnels comme les monteurs vidéo sont des métiers à part entière. On ne peut donc pas demander à un community manager de maitriser les montages photo et vidéo. Tout au plus la connaissance de certains logiciels de montage ou d’applications mobiles pour le montage vidéo pour mieux exploiter ce format sur les réseaux sociaux.
Il existe de nombreuses application Instagram pour la retouche photo par exemple, telles que Mojo qui permet de créer des stories en un tour de main. Ici nul besoin de maitriser, il s’agit de s’y mettre et de prendre en main l’app qui est simple à comprendre.
Donc non ! pas besoin de maitriser tel un professionnel le montage photo et vidéo ! A l’inverse ça peut être un réel plus de le vendre pour un poste de CM.
6. Un community manager doit être disponible 7/7 et 24/24
Bien sûr ! Vous ne le saviez pas ? Il faut être en veille continuellement quand on est community manager, car le moindre commentaire négatif demande une réaction immédiate. Auquel cas vous pouvez perdre le fruit de votre travail en quelques minutes !
Je plaisante bien entendu ! Le CM est une personne qui a droit à ses vacances et à son repos comme tout le monde. La conscience professionnelle est de mise, mais ça ne doit pas être au détriment de sa vie personnelle. De plus il y a des activités où il n’est pas nécessaire d’être en alerte constante, alors que d’autres seront plus sensibles.
A vous de voir ce qui vous correspond et les challenges que vous souhaitez relever.
7. Inutile de devenir community manager si on n’est pas créatif !
Si on évoque souvent la créativité du community manager, il est vrai qu’elle apporte une valeur ajoutée, mais elle peut aussi être compensée au sein d’une équipe. Par ailleurs les nombreux outils permettant de créer des visuels sont suffisamment légion, pour ne pas à avoir à créer soi-même des templates, des visuels infographiques etc. Il suffit de regarder du côté des solutions pour créer des infographies ou les outils permettant de créer des visuels graphiques.
Il faut recourir à des outils pour être accompagné, s’appuyer sur une équipe quand c’est possible et/ou s’inspirer de ses confrères sans pour autant les copier. On peut avoir un minimum de créativité, même si je reconnais qu’il s’agit plus d’un don que quelque chose qu’on apprend.
8. Le métier de community manager est réservé aux jeunes
C’est ce qu’on pensait vraiment dans les débuts du métier de CM ! Cependant les entreprises ne connaissaient pas le métier et de très nombreuses erreurs sont apparues ces premières années. Beaucoup se sont ravisés et ont préféré s’entourer de profils plus matures, notamment en community management B2B.
Aujourd’hui il n’y a pas d’âge pour exercer, sauf à se heurter à une forme de discrimination qui existe au sein de tout type d’entreprise et pas spécifiquement envers le rôle de CM. N’oubliez pas que l’expérience acquise avant de devenir community manager peut devenir une vraie force face à de jeunes candidats.
Certains secteurs ont besoin de personnes qui ont une expertise au delà du community management. Il peut s’agir de maitriser le secteur de d’immobilier, de la finance, de l’automobile etc. Il faut donc au contraire voir un CM d’âge mur comme un avantage, s’il est expérimenté dans le secteur en lien avec son futur poste.
9. Le salaire du community manager doit être intéressant vu ses compétences
Celle-là on aimerait bien ne pas la faire mentir et la reconnaitre pour une réalité. Mais malheureusement un CM demeure un profil exécutant ou opérationnel, et ce, au dépend d’un profil stratégique comme celui de social media manager.
La rémunération du community manager peinera à atteindre les 28K€ dans certains cas, et selon les entreprises et le travail demandé. D’ailleurs il y a encore des CM qui sont à 24K€ en début de carrière et qui ne dépasseront pas les 30K€ après de nombreuses années à exercer le métier.
Si la rémunération est votre motivation, pensez à évoluer vers des postes stratégiques si vous avez une appétence pour la stratégie.
10. Le community manager doit aussi être un bon rédacteur web
Absolument pas ! Rédiger pour les réseaux sociaux oui, mais pour le web si on considère ce levier du point de vue SEO. Quand on parle de rédacteur web, on évoque les rédacteurs qui produisent du rédactionnel optimisé pour les moteurs de recherche. Ce n’est pas encore le travail du community manager et ça ne risque pas de le devenir.
Il ne faut donc pas confondre rédacteur web et community manager, ou rédiger pour les réseaux sociaux et rédiger pour le web. L’optimisation des contenus partagés sur les réseaux sociaux n’amélioreront jamais votre positionnement sur Google par exemple.
Vous générerez du trafic grâce à vos partages et votre travail, et c’est le but,, mais pas un meilleur référencement. Là encore, si un community manager est bon rédacteur web, c’est un vrai plus à faire valoir et à monétiser.